Reportage au Paris FC : vivre dans l’ombre d’un géant

Bien parti pour jouer les troubles-fêtes en tête de Ligue 2, le Paris FC  vit pourtant dans l’ombre d’un géant du football français : le Paris Saint-Germain. Reportage sur les terres d’un club qui ne fait rien comme les autres. 

Soir de fête à Charléty, le Paris FC est troisième de Ligue 2. Crédits: Quentin Gesp.

Vendredi 12 janvier, 19h00 –  Bien loin des folles soirées parisiennes, la Cité Universitaire (XIVème arrondissement) réunit un vendredi sur deux des habitués, des amis, des familles. Ce soir, il y a match. Non, le PSG n’a pas changé de stade… Comme souvent, dans l’indifférence presque totale, le PFC s’apprête à jouer dans la paisible Domino’s Ligue 2. Dans leur glaciale antre de Charléty, les Bleu et Blanc  reçoivent Bourg-en-Bresse, 18ème. Un match complètement déséquilibré sur le papier. Invaincus depuis le 13 octobre en championnat, les Parisiens ambitionnent un maintien en championnat. Avant d’espérer mieux ? En cas de victoire, Paris pourrait en tout cas y croire sérieusement.

Grosse affluence ce soir ! Près de 3.000 spectateurs. 2.806 pour être précis. Sur les quelques 20.000 places disponibles, seule la tribune officielle est ouverte au public. Un public présent, malgré le froid glacial de Charléty. « Je ne l’ai jamais vu plein ce stade » glisse un fidèle. « Ce qui est rassurant, c’est que même pour le rugby (le Stade Français en a été locataire pendant 6 ans, pendant la reconstruction de Jean-Bouin, ndlr) ça a rarement dépassé les 10.000 spectateurs« . Pourtant, il y a, à Charléty, une vraie ferveur. Celle d’une centaine d’Ultras, divisés en deux groupes, alliée à la voix de 2.000 supporters. « Ça c’est le Paris FC » lance un supporter.

Droit vers la Ligue 1 ?

Loin des strass du Parc des Princes version QSI, le Paris FC offre aux nostalgiques de stades champêtres une reproduction inédite, en plein Paris. Il y a, ici, une vraie proximité entre joueurs et supporters. Sur le terrain comme en tribunes, on se connaît, on se salue. Tout au long de la rencontre, les rencontre, les chants accompagnent les Parisiens. Dans un froid glacial, et au milieu d’un match bien pauvre, on entend de temps à autres des airs de chansons connues. « Por que te vas », « Le Connemara », « Chaud Cacao » remodelées à la sauce ultras du Paris FC. Même la célèbre marche des éléphants du Robin des Bois de Walt Disney y passe. Des chants incessants, jusqu’à la 80ème minute, où les Parisiens prennent l’avantage, forts d’un but de Dylan Saint-Louis, fraîchement entré en jeu.

Le stade explose de joie, le club de la capitale est en train de réussir son pari. Après avoir été miraculeusement repêché en Ligue 2 suite à la descente administrative du SC Bastia (devenu SC Bastiais), le Paris FC est en passe d’obtenir son maintien. Mais le rêve secret de Charléty, c’est la Ligue 1. Revenu à hauteur du troisième, le club de la capitale est dans le bon wagon. « La Ligue 1 on n’y pense pas, mais on en rêve » confie un amoureux du club.

Un club atypique, aux ambitions secrètes

Après un deuxième but (anecdotique) inscrit par Tchoukounté, l’arbitre de la rencontre renvoyait les 22 acteurs aux vestiaires. Un célèbre chant Corse est lui aussi revisité, pour accompagner cette victoire des Bleu et Blanc. Un clin d’oeil au président du club parisien, Pierre Ferracci ? Peut-être.

Quoi qu’il en soit, Paris a réalisé la grosse opération de la soirée. Plus que jamais dans la course à la montée en Ligue 1, le PFC espère marcher dans les pas de son voisin du PSG. Sans stars ni paillettes, le pensionnaire de Charléty continue son bonhomme de chemin. Et quoiqu’en dise Fabien Mercadal en conférence d’après-match, il rêve secrètement d’écrire une nouvelle page de sa jeune histoire, en juin prochain.

Quentin Gesp

Crédit photo de couverture : Quentin Gesp.

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