Paris : création d’une piste cycliste bi-directionnelle rue de Rivoli

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Sous la photo d’Emmanuel Macron, la salle des mariages qui accueille la réunion d’information « Plan vélo » s’enflamme. La création d’une piste cycliste bi-directionnelle entre Bastille et Concorde sur la rue de Rivoli et la rue Saint-Antoine, semble inconcevable pour les riverains. 

Crédit photo : AFP/Archives

Avec cette nouvelle piste, la circulation des automobiles sera réduite à deux voies sur l’ensemble de l’axe, et même à une seule voie dans le 4ème arrondissement. Une hérésie pour les commerçants, un pas en avant pour les pratiquants du vélo. Entre les riverains et les cyclistes plus rien ne va plus:

« Vous êtes encore jeune. On verra quand vous aurez mon âge ! »

Accompagné de Christophe Najdovski, adjoint aux transports de la mairie de Paris, le maire du 1er arrondissement, Jean-François Legaret essaye de ramener le calme dans la salle: « Un peu de silence s’il vous plait! ». Entre rire et plainte, l’assistance cherche des réponses à la création de cette nouvelle piste cyclable : « Les berges sont déjà fermées, pourquoi créer une nouvelle piste cyclable? » s’énerve un commerçant. Et des commerçants, il y en avait beaucoup lors de cette réunion . Christophe Najdovski se retrouve très vite coincé sous le flot incessant des questions.

« Où vont aller toutes les voitures? Les berges vont elles réouvrir après le réaménagement de la rue de Rivoli? »

Chacun y va de son petit commentaire. On se plaint de l’odeur nauséabonde de la pollution sur les quais hauts de la Seine.

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L’éloquence de certains amène les applaudissements des autres, critiquant toujours le fameux principe d’évaporation, vanté par la ville de Paris. Un principe sur lequel l’adjoint veut marquer des points, sans résultat : « Une étude américaine le prouve. Lorsqu’on ferme une voie de circulation sur plusieurs, on constate une diminution drastique de la circulation. On appelle cela le principe  d’évaporation. »

Un homme au fond de la salle lance alors : «  vous ne vivez pas sur les quais hauts vous, ça se voit. »

La gêne de Christophe Najdovski se ressent à travers la salle, les participants repartant dans un débat plein d’âme. Les travaux ont d’ores et déjà commencés, au plus grand regret des riverains : 

« On ne nous écoute pas de toute façon » lance une jeune commerçante, qui manifestement n’arrive plus à supporter la situation.

Le réaménagement de la rue de Rivoli et de la rue Saint Antoine, d’une longueur totale de 2,5 kilomètres, devrait couter 3,5 millions d’euros . Une somme astronomique pour les riverains mais plutôt raisonnable pour les certains cyclistes présents dans la salle: «  ça reste moins cher qu’un échangeur d’autoroute . » s’exclame l’un d’entre eux.

Qu’importe l’avis des habitants, l’adjoint à la circulation prévient. « Nous ne pouvons pas laisser une autoroute urbaine en plein coeur de Paris. C’est absurde. Nous devons redistribuer l’espace pour maintenir les engagements environnementaux que la ville de Paris a pris. » Déjà très chargé, la modification de cet axe pourrait engendrer un surplus de trafic et de pollution, à l’image de ce que connaissent déjà les quais hauts de la Seine. Pas sûr que les embouteillages soient le meilleur moyen pour lutter contre le réchauffement climatique.

 

Houda Zerrifi.

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Crédit photo de couverture : Phillipe Baverel.

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