Le président français effectue mardi et mercredi l’un des déplacements les plus attendus depuis son entrée à l’Elysée en se rendant en Corse.

Emmanuel Macron se rend en corse mardi 6 février, après la victoire des nationalistes aux dernières élections. La première étape de ce déplacement est à Ajaccido, où il a rendra hommage au préfet de Corse Claude Erignac, assassiné il y’a vingt ans. Le président français présidera après une cérémonie sur les lieux et la place attenante sera rebaptisée « place Claude Erignac », après son discours et celui de la veuve du préfet.
Un probable entretien tiendra mardi soir avec les deux hommes forts de l’ile, M.Simeoni et M.Talamoni, pour son discours mercredi après-midi près de Bastia. Ils évoquèrent leurs revendications : langue corse, rapprochement des prisonniers politiques ou statut de résident.
Pour Jean-Guy Talamoni : « Il faut qu’Emmanuel Macron vienne avec un esprit ouvert et adresse un signal très fort d’ouverture de dialogue loin de l’indifférence ».
Les nationalistes estiment qu’elles étaient légitimées par leur succès électoral, ils ont l’impression qu’elles ne sont pas du tout prises en compte. Une manifestation qui a rassemblé près de 6.000 personnes samedi à Ajaccio, selon la préfecture. Et 22.000 selon les organisateurs, le bute c’est de convaincre Emmanuel Macron d’ouvrir un dialogue. Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni se sentent en position de force pour accueillir le Chef de l’Etat, trois jours seulement après cette manifestation massive pour la reconnaissance de la spécificité de l’île.
Les nationalistes voudraient une plus grande autonomie, avec notamment un statut fiscal et social, comme certains territoires. Ils veulent le rapprochement des prisonniers corses pour qu’ils purgent leur peine sur l’île, ainsi que l’amnistie des onze détenus qu’ils considèrent comme des «prisonniers politiques».
Houda Zerrifi.
Crédit photo de couverture : LP/OLIVIER ARANDEL