Au menu de la rencontre de Recep Tayyip Erdogan et le pape François, la situation du Moyen Orient et les bombardements sur les Kurdes en Syrie. Le pape comme le président turc, s’opposent à la décision de Washington de reconnaître la ville sainte comme capitale d’Israël.

Le président turc a été reçu par le pape, lundi 05 février à Rome. Une visite historique, Recep Tayyip Erdogan est le premier président turc à se rendre au Vatican depuis 1959. Au cœur des discussions : la question de Jérusalem, reconnue capitale d’Israël par Donald Trump début décembre. Depuis la Turquie ne décolère et le pape François conteste également cette décision.
Visite franche et respectueuse
Le président turc a été accueilli sous une très haute sécurité. Les abords du Vatican avaient été fermés à la circulation, la place Saint-Pierre vidée, des dizaines de policiers fouillaient les visiteurs et des hélicoptères tournaient dans le ciel de la ville. Malgré toutes ces précautions, des heurts ont éclaté au moment des échanges de cadeaux, le pape François offre un médaillon représentant un ange qui terrasse le démon de la guerre.
M. Erdogan a apporté au pape argentin une grande représentation panoramique en céramique d’Istanbul, sur laquelle on pouvait distinguer la coupole de la basilique Saint-Sophie convertie par les Ottomans en mosquée au XVe siècle, ainsi que la célèbre mosquée bleue . 3500 policiers étaient déployés pour garantir la sécurité du chef de l’État turc, et arrêter les manifestants kurdes qui ont foncé dans le barrage des forces de l’ordre.
Le pape, ne cesse de répéter son horreur des guerres, n’a sans doute pas manqué d’aborder l’offensive menée depuis le 20 janvier par la Turquie en Syrie contre la région d’Afrine, au cours de cette rencontre. Ces attaques visent officiellement à éloigner de la frontière turque la milice kurde des Unités de protection du peuple , une organisation classée terroriste par Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre l’Etat islamique.
M. Erdogan a ensuite déjeuné avec le président italien, Sergio Mattarella. Il a également rencontré durant une heure le chef du gouvernement Paolo Gentiloni, accompagné de trois ministres italiens, dans huis clos complet.
Naziha Bensekhri
Crédit photo de couverture: REUTERS/Alessandro Bianchi