Le coût des travaux du Grand Paris Express pourrait être bien plus important que prévu. Dans son dernier rapport du 17 janvier, La Cour des comptes s’inquiète de l’augmentation conséquente du budget et du retard que prend le plus gros projet urbain d’Europe.

Un premier temps évalué à 25,5 milliards d’euros en 2013, la société du Grand Paris, en charge des travaux, table désormais sur une somme de 38,5 milliards d’euros pour réaliser l’ensemble des lignes. Cette nouvelle estimation représente le double de la première évaluation, de quoi alimenter les suspicions de la part de la haute juridiction.
Face à ce surcoût, le président de la Cour des comptes Didier Migaud ne mâche pas ses mots. Pour, lui la société en charge de ce chantier qui doit changer la manière de se déplacer entre banlieues, savait que les estimations faites étaient insuffisantes, face à l’ampleur des travaux.
Les nouvelles lignes livrées pas avant 2024
Le sous sol de la région francilienne, déjà très exploité par le système de canalisation, pose problème à la société du Grand Paris, qui doit aujourd’hui construire quatre nouvelles lignes de métro ( 15,16,17 et 18) et prolonger les lignes 11 et 14 du métro parisien.
«Confrontée à ces dérapages, la Société du Grand Paris n’a pas fait preuve d’une grande transparence sur la réalité des coûts». Didier Migaud, 36e président de la Cour des comptes.
Autre problème pour la société du grand paris, les délais. Prévu pour 2022, la ligne 15 sud et 16 n’ouvriront qu’en 2024, juste avant le début des Jeux Olympiques. Un retard qui concerne l’ensemble des lignes neuves et les extensions du réseau déjà existants.
Certaines lignes sont même menacées, comme les lignes 17 et 18 qui pourraient ne voir le jour qu’à l’horizon 2025-2030, voire peut être, ne jamais être construites. Un comble pour se projet qui devait permettre, il n’y a de cela pas longtemps, de relier toutes les banlieues entres elles, sans jamais avoir besoin de passer par la capitale.
Yanis Darras
Crédit photo à la Une : ©Chabe01/Réalités Routières