En cette période de noël l’achat de jouets pour enfants est un passage obligatoire pour les parents du monde entier. Plus qu’une source d’amusement pour nos bambins les jouets représentent à eux seuls un véritable univers qui participe à l’éducation et au développement de l’enfant.

Les jouets au premier rang d’un combat contre la prédétermination des rôles hommes/femmes
Il y a 3 ans le sénat s’était emparé du sujet rappelant l’importance des jouets dans la construction d’une société égalitaire entre hommes et femmes. L’idée était de dénoncer les clichés véhiculés par les distributeurs et les fabricants qui laissaient apparaitre une vision conservatrice des rôles fille/garçon. On connait tous ce cliché du garçon qui joue au médecin ou au soldat et de la petite fille qui joue à la dinette où à faire le ménage, malheureusement la plupart des magasins continuent à jouer sur ces poncifs.
Par exemple si on prend le catalogue de la grande récré on a d’un côté une rubrique poupée et mini-mondes avec comme couleur prédominantes le violet et le rose, donc plutôt adressée aux filles et de l’autre une rubrique intitulée « Héros et véhicules » qui cible les petits garçons avec des pages sur fond bleu. De façon quasi systématique dans les jeux d’imitation, les filles restent cantonnées au repassage, à la cuisine au pouponnage, quand les garçons sont présentés devant un établi ou déguisés en médecin. Force est de constater que le message du sénat n’est pas vraiment passé.
Aller au-delà des stéréotypes liés au genre
Pourtant si la plupart des catalogues de jouets traditionnels continuent d’enfermer les filles et les garçons dans des cases, certaines entreprises essayent de créer des jouets dit neutre. C’est le cas de la marque Oxybul, un des rares fabricants à proposer un catalogue de jouets s’adressant aussi bien aux filles qu’aux garçons. Des déguisements de médecin mixte, des ateliers de bricolage multicolores, dans leur présentation ces jeux ne ciblent pas de sexe en particulier.

La marque System U elle est allée encore plus loin, en inversant les rôles affectés aux genre, dans leur catalogue on peut voir des garçons jouer à la poupée et des filles aux voitures. L’objectif pour ces marques encore peu nombreuses est d’éviter que le choix des jouets creuse les inégalités futures. Concrètement il s’agit d’éviter que seuls les garçons aient envie de faire médecine car ils ont eu des déguisements de médecin étant enfant, et que les femmes ne se cantonnent pas à un rôle de ménagère car on leur a offert un aspirateur en plastique étant petites. Il s’agit aussi d‘éviter que s’esquisse un monde ou hommes et femmes remplissent des rôles prédéterminés, laissant aux uns la connaissance et la direction et aux autres le soin et l’assistance.

Bien sûr l’efficacité de ces jouets neutres restent à prouver, d’autant qu’ils ont déjà existé par le passé sans vraiment avoir d’effets notables. Rappelons que c’est à partir des années 80 seulement que les jouets dit sexués ont fait leur apparition. Les marques avaient vu dans cette stratégie un moyen d’accroitre leur vente, en obligeant les parents à acheter aussi bien des jouets pour les filles que pour les garçons.
Camille Martin
Crédits photo de couverture : France Bleu