Siham Bouhlal, est née en 1966 à Casablanca dans une famille originaire de Fès. Poétesse, traductrice et médiéviste, est titulaire d’un doctorat en littérature de Paris-Sorbonne. L’écrivaine se confie sur son inspiration qui place le corps et les sensations au centre de ses œuvres. « Mort à vif », est son nouveau recueil paru récemment aux éditions Manar à Paris. Le livre s’ouvre sur une partie intitulée: « Le livre de Driss ». Trois ans après la mort de son compagnon, Siham Bouhlal replonge dans ses souvenirs et aborde la période qui l’aura tant inspirée. Au fil des pages, se dresse un dialogue avec la mort. Les deux autres parties, elles, relatent l’après-deuil, l’apaisement de la colère, et même l’espoir qui resurgit.
Siham Bouhlal et son écriture sensuelle font face à la censure dans le monde de la littérature. Elle se remémore un éditeur allemand qui souhaitait la traduire mais était gêné de ses écrits trop « érotiques ». Elle explique que la censure qui la bloque n’est pas une interdiction pure mais des difficultés qu’elle rencontre pour faire connaître ses livres. « Quand on veut se donner l’image d’un pays démocratique on ne peut plus se permettre de faire ça ». Mais selon l’auteure la censure ne vise pas ce que ses auteurs tentent de faire croire…
Lucile Devillers, Juliette Faucheux, Mélissa Kalaydjian