Benoît Lecomte se prépare pour le plus grand défi de sa vie. Au printemps prochain, le nageur longue distance français va tenter de parcourir l’Océan Pacifique à la nage. Dix-neuf ans après son premier exploit, la traversée de l’Atlantique.
A l’heure des bonnes résolutions, Benoît Lecomte saura bientôt s’il est en capacité de tenir la sienne. Après quatre ans de préparation, le nageur de l’extrême tentera en Avril de relier le Japon et les Etats-Unis à la nage et sans planche. Ce nouveau pari fou, baptisé en novembre 2011 « The Longest Swim » (trad : La nage La Plus Longue), devrait durer 6 mois. L’objectif, huit heures de nage par jour pour effectuer les près de 8.900km qui séparent Tokyo de la baie de San Francisco, le point d’arrivée.

Pour cette aventure, le nageur de 49 ans sera suivi en permanence par le «Stella Serena», un voilier de 26 mètres de long et composé de six membres d’équipage. Benoît Lecomte y dormira au sec tous les soirs, avant d’être ramené à sa dernière position GPS le lendemain. Mais ce n’est pas tout. Une équipe de soutien terrestre composée de médecins, de nutritionnistes et de météorologues analyseront à distance et en temps réel la course du nageur. Ce qui n’avait pas été le cas en 1998, lors de sa traversée de l’Atlantique.
Un combat physique et mental
Les scientifiques s’intéressent déjà de très près à ce défi colossal. Une étude va être menée sur le coeur de Benoît Lecomte, pour comprendre les effets d’un tel effort physique sur le long terme. D’autres chercheurs, quant à eux, se concentreront sur l’aspect psychologique du nageur et son évolution au fil des jours. «Le plus dur est de s’occuper l’esprit car lorsqu’on nage huit heures par jour, on est limité par ce qu’on voit, on reproduit toujours les mêmes gestes, il n’y a que le bruit de l’eau et on ne voit que du bleu dans son masque», raconte Benoît Lecomte. La NASA est également sur le coup. Elle analysera les effets de l’apesanteur sur le corps du français, qui passera environ six mois dans l’eau.
«Le plus dur est de s’occuper l’esprit, on est limité par ce qu’on voit et on reproduit toujours les mêmes gestes », Benoît Lecomte.
Pour accomplir sa traversée avec sérénité, Benoît Lecomte sera équipé d’un bracelet anti-requin. Dont le champ magnétique devrait maintenir les squales à distance. Une mesure de précaution obligatoire, tant l’Océan Pacifique en est infesté. Pour le reste, il ne portera que masque, tuba et combinaison de plongée. Le périple pourra être suivi de près sur les réseaux sociaux. Puisque photos et vidéos seront postées tous les jours sur les comptes Twitter et Facebook du nageur.
Romain Langlet
* Image à la une : © Courtoisie